Exemplaire, une structure éditoriale alternative
Pour une meilleure répartition des droits d’auteur
Le constat
Aujourd’hui, les autrices et auteurs touchent 8 à 10 % de droits sur un livre. Pour vous donner une idée, quand vous achetez une bande dessinée à 15 €, ils en récupèrent 1,20 €. Il y a 30 ans, on vendait assez de livres pour que ce pourcentage nous suffise, mais tout ça a changé. Aujourd’hui, il y a 10 fois plus de nouveautés chaque mois, mais le nombre d’acheteurs·ses, lui, n’a pas décuplé… Pour couronner le tout, la crise de la presse papier a provoqué une chute dramatique des revenus générés par la prépublication.
Conséquences : d'après l'étude effectuée en 2016 par les états généraux de la bande dessinée, 36 % de la profession vit en dessous du seuil de pauvreté. En 2017, le rapport Racine confirme cette situation alarmante.
Le secteur de la bande dessinée ne s’est pourtant jamais aussi bien porté. Mais si les gros éditeurs vendent de plus en plus de livres, les autrices et auteurs, eux, en vendent de moins en moins.
Mais revenons à notre auteur·ice… Non seulement il·elle est de plus en plus mal payé·e, mais en plus, au fil du temps, on lui a demandé de prendre en charge des tâches qu’il·elle n’avait pas à gérer auparavant : scanner ses pages, les nettoyer, parfois s’occuper de la maquette, faire soi-même sa promo sur les réseaux sociaux… Résultat : aujourd’hui, l’auteur·ice est devenu·e, par nécessité, beaucoup plus polyvalent·e.
Mais ce savoir-faire a ses limites. Au cours de son expérience dans l’autoédition, Lisa Mandel a réalisé qu’elle n’était pas en mesure d’assumer toutes les tâches nécessaires à la production de son livre. Elle a donc activé son réseau et s’est fait accompagner par d’autres professionnel·les tout au long du processus. Elle a pris réellement conscience d’une évidence : une équipe d’expert·es est nécessaire pour garantir la réussite d’un tel projet dans la sérénité. Direction artistique, accompagnement éditorial, correction orthographique, graphisme, maquette, suivi de fabrication, service après-vente, livraison, traduction en langues étrangères… Ces technicien·nes de la bande dessinée, pourtant indispensables à la réussite de l’ouvrage, sont souvent invisibilisé·es, et eux·elles aussi, sous-payé·es.